Michel-Édouard Leclerc en politique : ses prises de position récentes

Le médiatique patron des centres E.Leclerc a affirmé qu'il "pense tout le temps" à la possibilité de s'engager en politique afin d'"être utile socialement".

Michel-Edouard Leclerc, patron des centres E. Leclerc, pourrait se lancer en politique (Photo by JOEL SAGET / AFP)
Michel-Edouard Leclerc, patron des centres E. Leclerc, pourrait se lancer en politique (Photo by JOEL SAGET / AFP)

De la gestion des magasins Leclerc à la politique ? C'est un pas que le médiatique Michel-Édouard Leclerc ne se refuse pas à franchir. "Je suis pas encore candidat à Bercy, j’y pense quand je me rase", en clin d'œil à la célèbre formule prononcée par Nicolas Sarkozy en 2003.

"Je n’exclus rien, je veux être utile socialement, si je peux aider des plus jeunes que moi à grandir […] Il y a des moments, c’est vrai que je suis tellement triste de voir le niveau quelquefois de débat à l'Assemblée nationale", a-t-il lancé sur LCI.

Michel-Édouard Leclerc se revendique social-démocrate

Avec l'échéance des élections européennes, le 9 juin prochain, l'idée de sa présence sur une liste se pose. "Je suis européen, sans l’Europe, on n’est que dalle. Je suis régionaliste, je suis breton, je suis entrepreneur privé, mais il faut avoir des projets. Les élections européennes, il ne faut pas y aller uniquement en revanchard de la politique intérieure française", a-t-il affirmé à l'antenne.

Interrogé sur le parti qu'il pourrait rejoindre, Michel-Édouard Leclerc se dit "d’une formation sociale-démocrate" ajoutant que selon lui, "il faut du marché, je crois aussi à la régulation, je regarde tout le monde", a poursuivi l'homme d'affaires.

Prêt à "payer plus d’impôts au nom de politiques plus égalitaires, pour la cohésion sociale"

Également interrogé sur les sujets d'actualité du moment, Michel-Édouard Leclerc a affirmé "qu’il faut revoir le système fiscal et probablement moi payer plus d’impôts au nom de politiques plus égalitaires, pour la cohésion sociale".

Concernant la dette française, "les agences de notation, OK, on va peut-être perdre un petit A, un point, etc., mais l’important c’est de faire ces investissements. Remettre de l’argent sans s’attaquer aux conditions de la dépense, sans évaluer ce qu’on investit, je suis contre", a-t-il ajouté.

L'un des patrons préférés des Français

Une prise qui aurait du poids pour le parti qui réussirait à l'attirer. Michel-Édouard Leclerc a en effet figuré à plusieurs reprises parmi les patrons préférés des Français. Fin 2021, Forbes le place même en tête du classement.

Dans les médias, il défend son groupe, Leclerc, et parle de sujets qui touchent à son activité : l'inflation, les marges des distributeurs lors de la crise agricole, n'hésitant pas à s'attire les foudres de plusieurs responsables politiques.

Une prise de bec avec des élus de la majorité

Il prend par exemple position contre la loi Descrozaille, qui interdit les méga rabais sur les produits d'hygiène, et dénonce un sale coup contre le pouvoir d'achat des plus pauvres. Il pointe du doigt "un "lobbying très actif de quelques grandes entreprises internationales".

À cette occasion, il est la cible du député Modem du Loiret Richard Ramos qui a dénoncé à l'Assemblée les pratiques mises en place par Michel-Édouard Leclerc pour mettre en déroute cette proposition de loi. La patronne des députés Renaissance de l'époque, Aurore Bergé, s'était indignée de la "pression" mise par Michel-Édouard Leclerc sur les membres de l’Assemblée.

Le débat de Macron avec les agriculteurs ? "Un coup de com'"

Lors de la crise agricole, il dénonce un "coup de com" et "une annonce foireuse" pour qualifier l'éventuel débat au salon de l'Agriculture avec le président Emmanuel Macron, soulignant qu'il n'a pas attendu le chef de l'État pour "échanger avec des agriculteurs de nos régions".

Autant de prises de bec avec l'exécutif qui peuvent écarter une éventuelle présence sur une liste de la majorité aux européennes.

Défenseur de l'Europe

Mais c'est surtout sur son blog, lancé en 2015, qu'il donne son avis sur de nombreux sujets politiques. Lorsqu'une secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire l'interpelle sur Twitter pour dénoncer des œufs déjà pelés vendus sous plastique, il contre-attaque sur son blog en ne mâchant pas ses mots.

Il y parle politique, appelle à défendre l'Europe, défend le nutri-score, donne son avis sur les interventions du président Macron par exemple, sur l'économie, mais aussi la culture et partage ses avis et ses éventuels coups de gueule.

Un habitué des plateaux télés

Sur la réforme des retraites, il met en garde contre les difficultés des seniors à retrouver un emploi, ou dénonce la mauvaise communication du gouvernement sur la réforme, avortée, en 2019. Sur la crise agricole, alors que les industriels sont pointés du doigt pour affaiblir la rémunération des agriculteurs, il prend position et écrit directement aux syndicats agricoles pour défendre la position des industriels.

Il prend aussi la plume pour s'alarmer de l'absentéisme aux régionales ou encore soutenir l'idée d'un revenu universel ou en tout cas d'un capital de départ pour les jeunes. Habitué des médias, il est souvent en plateau pour parler inflation, négociations avec les industriels ou prix rémunérateur pour les agriculteurs.

Récemment, il est même interrogé sur la polémique - alimentée par l'extrême droite - du moment : le choix de la chanteuse Aya Nakamura pour chanter du Édith Piaf lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.

Bien loin de son domaine de compétence. Michel-Édouard Leclerc voulait-il se tester sur un sujet qu'il ne semble pas maîtriser, le lot de tout homme politique avant de se lancer dans l'arène ?